donuts qui coule

7 faits surprenants sur l'orgasme du col de l'utérus.

Écrit par : Léa ☁️

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Temps de lecture 4 min

L'orgasme dit "féminin" est bien plus complexe et varié qu'on ne l'imagine généralement. Alors que la plupart d'entre nous connaissent les orgasmes clitoridiens, savais tu que... le col de l'utérus peut lui aussi être une source de plaisir intense ?


Ah boooon? t'extasies tu.


Reste ici, je te dis tout en 7 points clés.


1. Il existe vraiment

(même si la science hésite encore)


Pendant longtemps, les scientifiques ont douté de l'existence de l'orgasme cervical simplement parce que le col de l'utérus contient beaucoup moins de terminaisons nerveuses que le clitoris. Pourtant, de nombreuses personnes décrivent des sensations bien réelles lors de sa stimulation.

Des études récentes en imagerie cérébrale ont montré que la stimulation du col activait des zones spécifiques du cerveau, différentes de celles stimulées par le plaisir clitoridien. Le Dr. Barry Komisaruk, neuroscientifique renommé, a démontré que cela provoquait une activité dans le cortex somatosensoriel, responsable de la perception des sensations corporelles.


Comment on explique ça?


Les chercheur.euses pensent que le plaisir viendrait moins des terminaisons nerveuses locales que d'une combinaison de :

  • Stimulation indirecte du plexus utérin

  • Libération importante d'ocytocine (l'hormone du plaisir)

  • Contractions musculaires profondes


2. C'est pas du tout la même sensation que l'orgasme clitoridien


Si tu as déjà expérimenté différents types d'orgasmes, tu sais qu'ils n'ont presque rien en commun. Là où l'orgasme clitoridien par stimulation externe est souvent :

  • Rapide et intense

  • Localisé (autour du clitoris)

  • Semblable à une décharge électrique

L'orgasme cervical se manifeste plutôt par :

  • Une montée progressive du plaisir

  • Une sensation diffuse dans tout le bassin

  • Des vagues de chaleur interne

  • Des contractions profondes et lentes (parfois visibles à l'œil nu sur le ventre)

  • Une durée souvent plus longue (jusqu'à plusieurs minutes)

Certaines femmes le comparent à "un orgasme qui vient des entrailles", ou décrivent une sensation de plénitude intense. D'autres notent que l'émotion y prend une place plus importante que dans l'orgasme clitoridien.


3. Toutes les personnes à vulve ne le ressentent pas

(et c'est normal)



Contrairement au clitoris, zone érogène universelle, la sensibilité du col varie énormément d'une personne à l'autre. Certaines confondent d'ailleurs cette sensation avec la stimulation du deep spot (cf schéma ci-dessus), une zone érogène située entre le col et la paroi vaginale antérieure qui a la réputation de provoquer des orgasmes intenses lorsqu'elle est stimulée.

Plusieurs facteurs expliquent ces différences :


Anatomie personnelle :

  • Position du col (plus ou moins haut dans le vagin)

  • Orientation (certains cols sont plus accessibles que d'autres)

  • Sensibilité individuelle


Cycle menstruel :


Le col est généralement plus sensible pendant l'ovulation, quand il est plus bas, mou et ouvert. Beaucoup d'individus rapportent des sensations plus intenses à cette période.


Antécédents gynécologiques :

  • Les personnes ayant accouché par voie basse sont souvent plus sensibles

  • Certaines interventions (comme la pose de stérilet) peuvent modifier la sensibilité

L'important est de retenir que l'absence de sensation à ce niveau ne signifie aucunement un problème.


4. Certaines positions le favorisent


Pour celleux qui souhaitent explorer cette sensation, voici les positions qui fonctionnent le mieux :


La levrette modifiée :

  • Dos cambré pour ouvrir le bassin

  • Partenaire qui contrôle la profondeur et l'angle

  • Mouvements lents et profonds plutôt que rapides

Andromaque :

  • Personne pénétrée allongée sur le ventre

  • Jambes légèrement écartées

  • Permet une pénétration très profonde sans inconfort


Missionnaire amélioré :

  • Coussin sous les hanches pour surélever le bassin

  • Jambes de la personne pénétrée sur les épaules du partenaire

  • Permet un contact optimal avec le col

Le tips ultime:

Privilégie la qualité du contact à la quantité de mouvements. Une pression ferme et continue est souvent plus efficace que des va-et-vient rapides.


5. Il serait plus fréquent après un accouchement


De nombreuses personnes découvrent ce type de plaisir seulement après avoir eu un enfant. Plusieurs explications possibles :


Changements anatomiques :

  • Le col reste légèrement plus ouvert

  • Le vagin est souvent plus spacieux

  • La sensibilité pelvienne peut être modifiée.


Prise de conscience corporelle :

  • Meilleure connaissance de son anatomie

  • Moins d'inhibitions après l'expérience de l'accouchement

  • Plus grande facilité à se détendre

Evidemment, ce n'est absolument pas une généralité.


6. Il pourrait avoir des bienfaits santé


Au-delà du plaisir immédiat, l'orgasme cervical présenterait plusieurs avantages :


Soulagement des règles douloureuses :

  • Les contractions utérines aident à évacuer le sang

  • L'ocytocine libérée agit comme antidouleur naturel.


Amélioration de la circulation pelvienne :

  • Réduction des risques de congestion veineuse

  • Meilleure oxygénation des tissus

Bien-être émotionnel :

  • Effet anti-stress puissant

  • Sentiment de connexion à son corps accru

  • Amélioration possible de l'estime de soi

7. On en parle depuis moins de 50 ans


L'histoire de la reconnaissance de cet orgasme est révélatrice de notre rapport à la sexualité dites féminine.


Avant les années 1970 :

  • Absence totale de mention dans la littérature médicale

  • Le plaisir féminin se limitait au clitoris dans les études

Révolution sexuelle :

  • Premiers témoignages dans les groupes de conscience féministes

  • Exploration des zones érogènes "secrètes"

Années 1980-2000 :

  • Apparition du terme "orgasme cervical"

  • Popularisation grâce aux livres de sexologie

  • Début des recherches scientifiques sérieuses

Aujourd'hui encore, beaucoup de praticien.nes méconnaissent ce phénomène.


Qu'on souhaite l'expérimenter ou non, son existence rappelle que le plaisir peut prendre des formes multiples, évolutives et surprenantes. L'essentiel est de rester à l'écoute de son corps, sans pression ni attente particulière.


Léa

Léa ☁️


Jongleuse de mots depuis 10 ans sur des sujets variés, je me suis récemment orientée vers la sexo suite à une formation avec Mathilde Magnien. Passionnée par les mécanismes relationnels, ici, on va babiller de manière décomplexée, inclusive et (un peu) drôle aussi.